Lancement du programme de bourses « Room For Success »
Pour lutter contre la précarité étudiante, la Cité internationale universitaire de Paris et le Groupe Bolloré lancent un programme de bourses baptisé « Room For Success ». Il sera lancé au mois de novembre 2022 grâce à l’implication respective des présidents de la Cité internationale universitaire de Paris, Jean Marc Sauvé, et du Groupe Bolloré, Cyrille Bolloré.
Ces bourses seront accessibles à une vingtaine d’étudiants les plus en difficultés après une évaluation sociale (reste à vivre, difficultés ne permettant pas une solvabilisation classique par les aides du CROUS et de l’emploi étudiant classique) et apporteront une réponse ciblée à la spécificité de la crise et aux situations particulières d’étudiants ou chercheurs (difficultés familiales, santé défaillante) tout en offrant un accompagnement pour optimiser la prise en charge et sortir de cette mauvaise passe.
Une précarisation galopante des jeunes étudiants
Le campus de la Cité internationale universitaire de Paris, havre de paix et de résidence pour les étudiants universitaires de plus de 150 pays a été en première ligne de la tourmente de la crise sanitaire en 2020. La fermeture des universités annoncée le 17 mars 2020 impliquait, en effet, un confinement strict sur site de la plupart des étudiants et chercheurs logés sur place, dont les deux tiers avaient renoncé à retourner dans leur foyer. Près de 4 000 résidents, sur les 7 000 lits que compte la Cité internationale étaient alors restés sur place. Dès la rentrée universitaire suivante, les maisons ont de nouveau fait le plein, avec près de 6 000 étudiants et chercheurs sur les sites, dont un tiers de français et deux tiers de nationalités variées.
Au fil du temps, une autre source d’inquiétude a émergé : la précarisation galopante des jeunes étudiants. La Cité internationale a ainsi dû faire face à la multiplication par 10 des sollicitations de soutien d’urgence.
La suspension ou l’annulation de stages ou d’emplois étudiants (coursiers, garde d’enfant, cours particuliers, barman…) sans que les intéressés ne puissent bénéficier du dispositif de chômage partiel, la fin d’une aide familiale en raison de la crise touchant certains pays émergents, la dévaluation des monnaies, le renchérissement du coût de la vie à la suite de la fermeture des restaurants universitaires sont les causes de cette situation dramatique.
En dépit des mesures déployées (les repas à 1 euro dans les Crous élargis à tous les étudiants, le réseau de distribution des repas mis en place par la Ville de Paris, mise en place d’une distribution de denrées alimentaires par les restaurants du cœur qui concernait pour près de 700 étudiants, soit 10 à 15 % des résidents de la Cité internationale) et un retour à la vie normale permettant aux jeunes de retrouver potentiellement stages et emplois, la précarité reste aujourd’hui une réalité !
En 2021 et 2022, le nombre de demandes d’assistance d’urgence émanant de jeunes sur le campus reste soutenu. Le quart des demandes est motivé par une perte du soutien financier familial au cours de l’année universitaire, 18 % par l’épuisement de leur épargne prévue pour leurs études et 17 % par la perte d’une activité rémunérée. Dans bien des cas une situation personnelle, notamment sur le plan de la santé mentale et physique, rend difficile une activité salariale.
Une forte porosité entre épuisement psychique et précarité financière a été constatée par le relais social international de la Cité internationale. De nombreux étudiants n’ont plus la ressource personnelle pour surmonter leurs difficultés. Les bourses d’excellence de la Cité internationale, qui permettent chaque année à plus de 70 résidents de voir leurs frais de séjour pris en charge grâce aux mécènes, entreprises et institutionnels, ne sont pas adaptées pour répondre à ces situations de grande fragilité.
Un nouveau programme de bourses d’excellence sur critères académiques et sociaux
Cette problématique a fait l’objet de réflexions entre la Cité internationale et le Groupe Bolloré, un des mécènes depuis deux ans de ces bourses d’excellence qui reposent sur des critères académiques et sociaux. À l’issue de ces réflexions, Laurence Marion (déléguée générale de la Cité internationale universitaire de Paris) et Dorothée Van Der Cruyssen (directrice de l’engagement solidaire international et mécénat du Groupe Bolloré) ont co-créé un nouveau programme de bourse afin de relever ce défi qu’elles espèrent passager.
« Nous sommes heureux de ce nouveau partenariat avec le Groupe Bolloré qui nous ouvre de nouvelles possibilités d’accompagnement des étudiants et chercheurs internationaux les plus éprouvés par un contexte socio-économique difficile. Ces talents de demain vont pouvoir grâce à ces bourses continuer des études et bâtir un avenir prometteur ».
« La philosophie solidaire du Groupe Bolloré s’ancre dans la nécessité de soutenir les ambitions de la jeune génération. Cette nécessité répond à des enjeux économiques et sociaux à prendre en considération pendant la période de profonde mutation que nous traversons et durant laquelle les plus vulnérables doivent être accompagnés. C’est la raison pour laquelle le Groupe Bolloré souhaite apporter une réponse à cette situation d’urgence avec ses partenaires ».